VILLEMER (Germain Girard, dit Gaston)
VILLEMER (Germain Girard, dit Gaston) 1842-1892
Biographie
Villemer a écrit en duo avec Lucien Delormel les paroles de nombreuses chansons revanchardes dans les années qui ont suivi la guerre franco-allemande de 1870-1871, toutes créées par Amiati, sur des partitions illustrées entre autres par Edward Ancourt et des musiques de Lucien Collin ou d’Auguste Taccoen par exemple.
En 1889, André Chadourne relève que ces « vrais frères siamois de la littérature des beuglants » sont les deux seuls paroliers qui « gagnent plus de dix mille francs par an » mais doute que leur « marchandise » soit « absolument naturelle » : « en vérité, affirme-t-il, les productions signées Villemer-Delormel dépassent les limites normales » grâce au recours à des nègres. Martial du Treuil, un autre contemporain, est de l’avis contraire : « les chansonniers édités sous la « raison sociale » Villemer et Delormel étaient bien Villemer et Lucien Delormel ».
Après avoir été le parolier de la revanche, Villemer devint celui du général Boulanger, à la gloire duquel il écrivit vingt-cinq chansons.
Villemer est, par ailleurs, « l’un des rares auteurs à avoir sérialisé la défaite de 1870 », publiant entre 1886 et 1890 une soixantaine de petits fascicules illustrés de quatre pages sur ce thème, tels Le Pâté prussien, ou l’Auberge du porc d’Allemagne, L’Or allemand, ou la Trahison du petit bossu ou L’Orgie prussienne, ou la Fille de joie. Certains fascicules sont illustrés par Clérice Frères.
Dans ses mémoires, le chanteur Paulus, évoque comme suit le duo de paroliers : « Leur idée revêtait le plus souvent une forme lâchée, parfois vulgaire, mais ils trouvaient la situation. Ils suppléaient à l’absence de poésie par l’invention ; ils faisaient passer la rime indigente grâce au mot heureux. »
Le poète-chansonnier dont les œuvres ont eu une vogue importante au café-concert est mort le 22 juin 1892. Tombé dans la misère et l’oubli, il s’est suicidé d’un coup de revolver, dans la chambre qu’il occupait au cinquième étage du 93 boulevard Haussmann, à Paris.
Œuvres
Théâtre
- 1872 : Méfie-toi de Pharaon (opérette bouffe) avec Lucien Delormel ; Un Coq en jupons (opérette) avec avec Lucien Delormel ; Souviens-toi de Clémentine avec Lucien Delormel
- 1874 : Le Colosse de Rhodes avec Louis Péricaud et Lucien Delormel
- 1875 : Un Hercule qui ne veut pas se rouiller (opérette-pochade) avec Louis Péricaud et Lucien Delormel ; L’Enfant du chemin de fer (opérette) avec Louis Péricaud et Lucien Delormel ; Les Trois grâces avec Lucien Delormel et Louis Péricaud; Le Valet de cœur avec Lucien Delormel et Louis Péricaud; Madame le docteur (opérette) avec Louis Péricaud
- 1876 : Royal-Tambour (opérette) avec Louis Péricaud et Lucien Delormel ; Une Mariée au bloc (opérette) avec Louis Péricaud et Lucien Delormel ; Une Fille à trucs (opérette) avec Louis Péricaud ; La Lune de miel normande (opérette) avec Louis Péricaud
- 1877 : Mon Ami Polissard (opérette) avec Louis Péricaud et Lucien Delormel ; Les Deux chiens de faïence de village avec Auguste Jouhaud et Louis Péricaud; Un Mari dans la serrure (opérette) avec Louis Péricaud; La Jeunesse de Béranger (opérette) avec Louis Péricaud; Un Mari à l’essai (opérette) avec Louis Péricaud
- 1878 : Fleuriste et typographe ou les apprentis de la place du Caire (opérette) avec Louis Péricaud; Le Cornette (opérette) avec Lucien Delormel et Louis Péricaud ; Une Aventure de clairon (opérette) avec Louis Péricaud ; Une Poule mouillée (Opérette) avec Auguste Jouhaud et Louis Péricaud ; Un Mari en grande vitesse (opérette) avec Lucien Delormel et Louis Péricaud ; Les Deux parfaits notaires (opérette) avec Louis Péricaud
- 1879 : Les Fiancés du bonnet de coton (opérette) avec Louis Péricaud ; Les Commis voyageurs par amour (opérette) avec Auguste Jouhaud et Louis Péricaud
- 1880 : À qui le bébé ? (opérette) avec Louis Péricaud
- 1885 : Au Coq-huppé (opérette) avec Lucien Delormel
- 1897 : Le Voyage du petit marquis (opérette) avec Louis Péricaud
- Le Moulin des amours (opérette) avec Louis Péricaud ; Par la fenêtre !... (opérette) avec Louis Péricaud