SUE (Eugène)
SUE (Eugène) 1804-1857
Biographie
Eugène étudie au lycée Condorcet. Il se révèle être un élève médiocre et turbulent, puis un jeune homme dont les frasques défraient la chronique. En 1821, il abandonne le lycée en classe de rhétorique et grâce à son père est admis sans difficulté comme stagiaire à la Maison militaire du roi. Après deux ans d’apprentissage il est affecté en 1823 aux hôpitaux de la 11e division militaire de Bayonne. La même année, il soigne les blessés de la prise de Trocadéro. Il s’ensuit une occupation du territoire espagnol et son affectation à l’hôpital militaire de Cadix. Il y demeure jusqu’en 1825. C’est là qu’il écrit sa première œuvre : un À-propos dramatique sur le sacre de Charles X. Il a même l’honneur de le voir représenter une fois devant les notables de la ville.
Tenté par la littérature, il démissionne en 1825 de son poste et part pour Paris. Ses premiers textes paraissent dans deux petits journaux : La Nouveauté et Le Kaléidoscope. Mais il revient assez vite à son premier métier et s’embarque en 1826 sur la corvette le Rhôn, à destination des mers du sud, comme chirurgien de la marine. Pendant trois ans, il occupe ce poste en mer, passant d’un navire militaire à l’autre (le Foudroyant, le Breslaw), allant des Antilles à la Méditerranée orientale. En 1827, à Navarin, il assiste à la destruction de la flotte turque par une coalition regroupant la France, l’Angleterre et la Russie. En 1828, de retour aux Antilles, il est gravement atteint par la fièvre jaune mais s’en sort notamment grâce aux soins d’une femme noire dont il s’est épris. Sue se servira de cette expérience riche en couleur et en drames pour écrire ses romans maritimes.
Dandy de 26 ans, il hérite en 1830 de la fortune paternelle, s’essaie à la peinture auprès de son ami Théodore Gudin, devient l’amant des plus belles femmes de Paris (il est surnommé le « Beau Sue »). Il adhère au très snob Jockey Club dès sa création en 1834. Il dilapide la fortune de son père en sept ans, et se tourne encore davantage vers la littérature pour s’assurer des revenus.
Eugène Sue est l’auteur, selon ce qu’en rapporte la bibliographie établie par Francis Lacassin, de sept romans exotiques et maritimes, onze romans de mœurs, dix romans historiques, quinze autres romans sociaux (dont une série intitulée Les Sept Péchés capitaux), deux recueils de nouvelles, huit ouvrages politiques, dix-neuf œuvres théâtrales (comédie, vaudeville, drame) et six ouvrages divers.
Il fut député républicain, libre-penseur et socialiste de la Seine, élu le 28 avril 1850 face au conservateur Alexandre Leclerc, à l’Assemblée législative. Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte effectua son coup d’État, il dut s’enfuir en 1851 et s’exiler.
Il fut accueilli dans les États de Savoie même si le clergé local s’opposa à sa venue. De fait, le roi Victor-Emmanuel II et son chef du gouvernement, Massimo d’Azeglio, sont favorables aux idées libérales. Il finit par s’installer dans un manoir ayant appartenu à la famille Ruphy, aux Barattes à Annecy-le-Vieux où il vécut de 1851 jusqu’à sa mort en 1857.
Oeuvres
Théâtre
- 1829 : Monsieur le Marquis, esquisses de 1815 (Comédie-vaudeville) avec Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges
- 1831 : Le Secret d’État avec Ferdinand de Villeneuve et Édouard Monnais
- 1832 : Atar-Gull avec Anicet Bourgeois et Michel Masson
- 1838 : Un Juge
- 1840 : Latréaumont avec Prosper Goubaux
- 1841 : La Prétendante avec Jacques Félix Beudin et Prosper Goubaux ; Les Pontons avec Prosper Goubaux
- 1842 : Mathilde avec Félix Pyat ; Pierre le Noir ou les chauffeurs avec Prosper Goubaux
- 1844 : Les Mystères de Paris avec Jacques Félix Beudin et Prosper Goubaux
- 1847 : Martin et Bamboche ou les amis d’enfance
- 1848 : Le Morne-au-Diable
- 1854 : La Dame au bracelet ou mère et courtisane