CUBIÈRES-PALMÉZEAUX (Barbier Michel Cubières de Palmeseaux, Michel de)
CUBIÈRES-PALMÉZEAUX (Barbier Michel Cubières de Palmeseaux, Michel de) 1752-1820
Biographie
Frère cadet de Louis Pierre, page de Louis XV et écuyer de Louis XVI, Michel de Cubières, que l’on destine à l’état ecclésiastique, est envoyé au séminaire à Orange, à Nîmes et à Paris. Exclu de Saint-Sulpice pour mauvaise conduite, il sollicite le patronage du poète-mousquetaire Claude Joseph Dorat, qui lui conseille de troquer son habit noir contre un autre de taffetas à lames roses, de rechercher les faveurs des femmes de condition, et surtout de relire Les Tourtourelles de Zulims, dont l’auteur n’est autre que lui-même. Michel de Cubières suit ses conseils à la lettre. Devenu écuyer de la comtesse d’Artois, il ne tarde pas à faire de la protectrice et amante de Dorat, Fanny de Beauharnais, sa maîtresse attitrée. Il inonde le public de petits vers galants, douceureux et fadement spirituels à la gloire des Iris et des Chloé qui peuplent les pages de l’Almanach des Muses. À la mort de Dorat, en 1780, il prend en son hommage le nom de Dorat-Cubières.
Quand vient la Révolution, il chante la prise de la Bastille et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; devenu secrétaire de la Commune de Paris, il met en vers le calendrier républicain et pleure la mort de Marat et de Lepeletier. Lors du coup d’État du 18 brumaire, il célèbre cet événement dans son poème Trasybule et entonne les louanges du vainqueur de Marengo. Enfin, à la Restauration, il remercie Barruel-Beauvert, à qui il avait sauvé la vie sous la Terreur, de lui avoir fait accorder la décoration du Lys, « ce signe révéré de tout le genre humain ».
Sans conviction en politique comme en littérature, doué d’une grande facilité mais prolifique à l’excès, Michel de Cubières s’essaya dans tous les genres, sans parvenir à percer dans aucun. Il collabora au Mercure de France, au Journal encyclopédique et à la Décade philosophique. Il fit paraître, entre 1776 et 1806, une vingtaine de pièces de théâtre : comédies, opéras, tragédies, drames burlesques. Celles qui furent jouées furent sifflées ; celles qui ne le furent pas furent réprouvées par la critique. En matière de poésie, le disciple de Dorat fut qualifié par Rivarol de « ciron en délire qui veut imiter la fourmi ». C’était, écrit Alfred Marquiset, un « madrigalier », « ou arbre à madrigaux », qu’il suffisait de « toucher pour faire tomber un distique ou un quatrain ».
Oeuvres
Théâtre
- 1776 : Le Dramaturge ou la manie des drames sombres
- 1777 : Galathée ou la suite de la Scène lyrique de Pigmalion par J.-J. Rousseau
- 1778 : Dialogue entre l’auteur et un homme de goût
- 1784-85 : Les Deux centenaires de Corneille
- 1787 : L’Épreuve singulière ou la jambe de bois
- 1788 : La Mort de Molière ; La Jeune épouse ; La Double épreuve ou la boiteuse et la borgne
- 1789 : L’Homme d’État imaginaire ; La Bonne mère ou les cousins amants
- 1794 : Hippolyte
- 1797 : La Marquise de Pompadour ou Germon et Juliette ; La Baronne de Chantal
- 1802 : La Diligence de Lyon
- 1804 : Paméla mariée ou le triomphe des épouses avec Benoît Pelletier-Volméranges ; La Mort de Caton
- 1805 : Nathan le Sage ou le juif philosophe
- 1806 : L’Amour platonique ou le nez postiche ; Le Faux misanthrope ou le sous-lieutenant ; Clavijo ou la jeunesse de Beaumarchais ; Ninon de Lenclos et le prisonnier masqué ; Roméo et Juliette avec Pierre-Louis Moline
- La Lacrymanie ou manie des drames ; Les Bracelets ; Les Opinions modernes ; Le Dramomane ou la lecture interompue ; Oreste et les furies ; L’Amant garde-malades ou Lindor et Julie ; La Vengeance de Pluton ou suite des Muses rivales