CHAMFORT (Sébastien-Roch-Nicolas de)
CHAMFORT (Sébastien-Roch-Nicolas de) 1740-1794
Biographie
À partir de 1750, il fit ses études comme boursier au collège des Grassins, sur la Montagne Sainte-Geneviève, à Paris, et remporta les premiers prix de l’Université. Il s’y montra un élève brillant et fantasque. Il prit en entrant dans le monde le nom de « Chamfort », à la place, du simple nom de Nicolas qu’il avait porté jusque-là.
Débutant par quelques articles au Journal encyclopédique et une collaboration au Vocabulaire français, il se fit de bonne heure connaître par des prix de poésie remportés à l’Académie, donna au Théâtre-Français quelques comédies qui réussirent, et s’attacha pour vivre à diverses entreprises littéraires. Sa réputation le fit choisir par le prince de Condé pour être secrétaire de ses commandements; il devint ensuite en 1784 secrétaire ordinaire et du Cabinet de Madame Elisabeth, sœur du roi Louis XVI. Avant la Révolution, il fut un des écrivains les plus apprécié par les salons parisiens, brillant et spirituel, il écrivit des pièces de théâtre. Initié à la Franc-maçonnerie en 1778, il fut élu à l’Académie française en 1781 au fauteuil n°6. Il fit une carrière d’homme de lettres qui le conduisit à l’Académie, mais très tôt contracta une maladie vénérienne dont il ne guérit jamais véritablement et qui le tint dans un état valétudinaire tout le reste de sa vie.
L’œuvre la plus célèbre de Chamfort a été publiée en 1795 par son ami Pierre Louis Ginguené : Maximes et pensées, caractères et anecdotes, tirée des notes manuscrites qu’il avait laissées de Maximes et Pensées et de Caractères et Anecdotes. L’amertume de ces écrits annonce déjà Ambrose Bierce ou George Bernard Shaw. Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort souhaitait les publier sous le nom de Produits de la civilisation perfectionnée.
Accueillant avec enthousiasme la venue de la Révolution française, il suivit les États généraux à Versailles. Engagé par Mirabeau comme rédacteur anonyme de son journal, il assista au serment du Jeu de Paume et applaudit à la prise de la Bastille. Éminence grise de Talleyrand et de Mirabeau, dont il rédigeait partiellement les discours et les rapports, il entra avec lui au Club des Trente. Lié à Sieyès, il trouva le titre de sa brochure : Qu’est-ce que le tiers état ?. Par ailleurs, plusieurs journaux l’accueillaient dans leurs colonnes, en particulier le Mercure de France.
Il essaya de se suicider, le 14 novembre et fut sauvé par une intervention chirurgicale.
Œuvres
Théâtre
- 1764 : La Jeune indienne (Comédie)
- 1765 : Fanny (Comédie lyrique) ; Les Amours de Gonesse (Comédie) avec Charles-Simon Favart et De Ménilglaise ; Palmire (Ballet héroïque) ; La Vengeance de l’amour ou Diane et Endymion (Pantomime) ; Zénis et Almasie (Ballet héroïque)
- 1770 : Le Marchand de Smyrne (Comédie)
- 1776 : Mustapha et Zéangir (Tragédie)