ÉTIENNE (Charles-Guillaume)
ÉTIENNE (Charles-Guillaume) 1777-1845
Biographie
Il exerce diverses fonctions administratives pendant la Révolution et s’installe en 1796 à Paris où il est occupé à la rédaction de différents journaux. Il abandonne bientôt la presse pour le théâtre où le pousse sa véritable vocation. Il donne son premier opéra, Le Rêve, en 1799, et débute à la Comédie-Française avec une piquante comédie, Brueys et Palaprat, qui connaît le succès. En 1802, il publie une Histoire du Théâtre-Français, puis il devient secrétaire du duc de Bassano et accompagne Napoléon dans les campagnes d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche et de Pologne, tout en continuant à écrire pour la scène. Il est nommé (1810) censeur général de la police et des journaux et il est rédacteur en chef du Journal de l’Empire en remplacement de Joseph Fievée.
Le succès de sa comédie Les Deux Gendres, jouée au Théâtre-Français en 1810, lui vaut d’être élu l’année suivante à l’Académie française. Cette pièce est toutefois vivement controversée et son auteur accusé de plagiat. Dans son discours de réception, prononcé le 7 novembre 1811, il s’attache à démontrer l’union étroite de la comédie et de l’histoire. Il donne ensuite au Théâtre-Français une comédie en 5 actes, L’Intrigante, qui remporte le succès mais doit être interrompue au bout de onze représentations, l’Empereur ayant été choqué par certains vers. La pièce ayant été interdite suscite une immense curiosité, et les exemplaires imprimés s’arrachent à prix d’or. En 1814, la Première Restauration rapporte l’interdiction, mais l’auteur refuse de profiter de cette mesure de bienveillance.
Proscrit en 1816, par le comte de Vaublanc, alors ministre de l’intérieur, il est exclu de l’Académie, à laquelle il sera réélu en 1829. Il est sept fois député de la Meuse (en 1820, 1822, 1827, 1830, 1831, 1834, 1837). Nommé pair de France le 7 novembre 1839, il termina au Luxembourg sa carrière parlementaire.
Puis, s’étant retiré de la politique, il continue à produire des œuvres dramatiques et lyriques, souvent écrites en collaboration, avec notamment Charles Gaugiran-Nanteuil.
Charles-Guillaume Étienne a également été deux fois président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, de 1829 à 1831 et de 1843 à 1845. Alfred de Vigny rapporte dans son discours de réception à l’Académie que l’actrice Adrienne Lecouvreur lui légua sa bibliothèque. L’expression proverbiale : « On n’est jamais servi si bien que par soi-même. » provient de sa pièce Bruis et Palaprat (1807).
Oeuvres
Théâtre
- 1793 : La Petite école des pères avec Charles Gaugiran-Nanteuil
- 1799 : Le Rêve (opéra-comique) ; Le Café des artistes avec Charles Gaugiran-Nanteuil et Morel
- 1800 : Rembrandt ou la vente après décès avec Morel, Joseph Servières et Moras ; Le Chaudronnier homme d’État ; La Lettre sans adresse avec Picot de Moras ; L’Apollon du belvéder ou l’oracle avec Picot de Moras et Charles Gaugiran-Nanteuil ; Les Dieux à Tivoli ou l’ascension de l’Olympe avec Morel, Joseph Servières et Francis baron d’Allarde
- 1801 : Pont-de-Veyle ou le bonnet de docteur avec Étienne Gosse ; Désirée ou la paix du village avec Charles Gaugiran-Nanteuil et Picot de Moras ; Le Grand deuil (opéra-bouffon) avec Jean-Baptiste-Charles Vial ; La Confession de Vaudeville avec Picot de Moras et Charles Gaugiran-Nanteuil ; Quel est le plus ridicule ? ou la gravure en action avec Étienne Gosse et Morel
- 1802 : Le Pacha de Suresnes ou l’amitié des femmes avec Charles Gaugiran-Nanteuil ; Les Deux mères avec Charles Gaugiran-Nanteuil
- 1803 : Le Pauvre riche ou la séparation de biens avec Charles Gaugiran-Nanteuil ; Les Maris en bonne fortune
- 1804 : La Jeune femme en colère ; Isabelle de Portugal ou l’héritage avec Charles Gaugiran-Nanteuil ; Une Heure de mariage
- 1805 : Gulistan ou le hulla de Samarcande avec Auguste-Étienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière
- 1806 : Le Nouveau réveil d’Épiménide avec Charles Gaugiran-Nanteuil
- 1807 : Le Carnaval de Beaugency ou mascarade sur mascarade avec Charles Gaugiran-Nanteuil ; Bruis et Palaprat
- 1808 : Un Jour à Paris ou la leçon singulière (opéra-comique)
- 1810 : Cendrillon (opéra-féerie) ; Les Deux gendres
- 1812 : Le Chômeur naïf
- 1813 : L’Intrigante ou l’école des familles
- 1814 : L’Oriflamme (Opéra) avec Pierre-Marie-François Baour-Lormian ; Joconde ou les coureurs d’aventures ; Jeannot et Colin (opéra-comique)
- 1815 : Racine et Cavois
- 1816 : Le Rossignol (opéra-comique) ; L’Une pour l’autre ou l’enlèvement (opéra-comique) ; Les Deux maris (opéra-comique)
- 1818 : Zéloïde ou les fleurs enchantées (opéra)
- 1821 : Les Plaideurs sans procès
- 1822 : Aladin ou la lampe merveilleuse (opéra-féerie)
- 1825 : Le Bénéficiaire avec Emmanuel Théaulon
- 1826 : Paris et Bruxelles ou le chemin à la mode avec Jean-Baptiste Gondelier et Emmanuel Théaulon
- 1827 : Une Nuit de Gustave Wasa ou le batelier suédois (opéra-comique) avec Constant Leber
- 1830 : Arwed ou les représailles avec Charles Varin et Desvergers
- 1831 : Le Dey d’Alger ou la visite au pensionnat avec Charles Gaugiran-Nanteuil