DESTOUCHES (Philippe Néricault, dit)
DESTOUCHES (Philippe Néricault, dit) 1680-1754
Biographie
Né d’un père écrivain et organiste, il fait ses études à Tours, puis à Paris. Peu enclin à la magistrature à laquelle on le destine, il se fait comédien et devient directeur de troupe.
Il se fait alors remarquer par Roger Brûlart de Sillery, marquis de Puysieux (1640-1719), ambassadeur de France en Suisse, qui l’engage comme secrétaire. Il commence à écrire, encouragé par Boileau, et produit en Suisse sa première pièce, Le Curieux impertinent, qui est aussitôt reprise par la Comédie-Française. Ses pièces suivantes lui attirent la protection du Régent, Philippe d’Orléans qui lui confie plusieurs missions diplomatiques, et lui ouvrent les portes de l’Académie française, en 1723.
Devenu secrétaire d’ambassade à la cour d’Angleterre, il épouse secrètement une Anglaise et dépeint son couple dans Le Philosophe marié ou le Mari honteux de l’être. Sa renommée atteint son apogée avec Le Glorieux, qui traite du conflit entre l’ancienne noblesse et la bourgeoisie montante. « Les opérations financières de la régence, dit Villemain, avaient multiplié les fortunes inespérées et les pauvretés subites, en même temps que le goût du luxe et du plaisir s’était accru pour tout le monde. Le rapprochement de la noblesse et de la richesse, leurs alliances, leurs ridicules mutuels et qu’elles se communiquaient en devinrent plus fréquents et plus comiques. C’est ce point qu’a saisi Destouches, et qu’il met en saillie dans ses deux personnages du noble altier, fastueux, impertinent, et du riche libertin, dur, sottement familier. »
En 1732, âgé de 52 ans, il se retire dans sa propriété de Fortoiseau à Villiers-en-Bière et, devenu gouverneur de Melun, écrit des essais théologiques que publie le Mercure de France. Plusieurs de ses pièces ne seront jouées qu’après sa mort.
Il fut un familier de la cour de Sceaux, où la duchesse du Maine le recevait dans les Grandes Nuits de Sceaux et dans le cercle des Chevaliers de la Mouche à Miel.
Oeuvres
Théâtre
- 1710 : Prologue du Curieux impertinent ; Le Curieux impertinent
- 1712 : L’Ingrat
- 1713 : L’Irrésolu
- 1714 : Les Champs Élysées ; Églogue ; Les Mystères ou les fêtes de l’inconnu ; Astrée ; La Fête de la nymphe Lutèce ; Le Mariage de Ragonde et de Colin ou la veillée de village ; Les Noces et le charivari ; Les Lutins
- 1715 : Le Médisant ; L’Inconnu ; La fausse veuve ou le jaloux sans jalousie
- 1716 : Le Triple mariage ; Le Jaloux
- 1717 : L’Obstacle imprévu ou l’obstacle sans obstacle
- 1727 : Le Philosophe marié ou le mari honteux de l’être ; L’Envieux ou la critique du Philosophe marié
- 1729 : Les Philosophes amoureux
- 1732 : Le Glorieux
- 1734 : La Pupille
- 1737 : L’Ambitieux et l’indiscrète
- 1740 : Les Dehors trompeurs ou l’homme du jour
- 1741 : La Belle orgueilleuse ou l’enfant gâté ; L’Amour usé ou le vindicatif généreux
- 1742 : Les Amours de Ragonde
- 1745 : Le Trésor caché
- 1750 : La Force du naturel
- 1751 : Le Jeune homme à l’épreuve
- 1753 : Le Dissipateur ou l’honnête friponne
- 1757 : Le Triomphe de l’Automne
- 1759 : La Fausse Agnès ou le poète campagnard
- 1761 : Le Tambour nocturne ou le mari devin
- 1764 : L’Homme singulier
- L’Homme facile ; L’Archi-menteur ou le vieux fou dupé ; Scènes de l’Aimable vieillard ; Le Vindicatif ; Le Dépôt ; Scènes du Prothée ; La Belle impertinente ; Scènes de Thalie et de Melpomène ; Scènes anglaises ; Le Mari confident ; L’Enfant gâté ; L’Esprit fort ; Scènes du Tracassier ; Prologue de l’Ambitieux