DE PIIS (Pierre-Antoine-Augustin)


DE PIIS (Pierre-Antoine-Augustin) 1755-1832

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Biographie

Fils naturel de Pierre-Joseph de Piis, chevalier de Saint-Louis et major au Cap Français, capitale de la colonie française de Saint-Domingue, Piis était destiné à servir dans un régiment colonial. Par faiblesse de santé, il renonça à l’état militaire et acheva au collège d’Harcourt les études qu’il avait commencées à celui de Louis le-Grand. Les encouragements de l’abbé de L’Atteignant et de Saint-Foix contribuèrent à le lancer dans un genre littéraire de la parodie.
En 1776, il aborda le théâtre, dès l’âge de vingt et un ans, avec une parodie d’Alceste intitulée la Bonne femme, et qui fut bien accueillie. S’étant associé Barré, alors greffier du Châtelet, ils donnèrent ensemble à la Comédie Italienne une vingtaine de petites pièces, entièrement en vaudevilles, et dont le dialogue était remplacé par des couplets que l’on chantait sans accompagnement ; quelques-unes eurent une grande vogue, comme les Vendangeurs, le Sabot perdu et les Amours d’été, et se distinguaient par des vers charmants et des tableaux gracieux.
De 1781 à 1783, Barré et de Piis donnèrent à la foire Saint-Germain des pièces, dont les principales sont : Cassandre oculiste, Aristote amoureux, les Vendangeurs, Cassandre astrologue, les Étrennes de Mercure, la Matinée et la Veillée villageoises ; compliments prononcés à la clôture du Théâtre-Italien, le Printemps, les Deux porteurs de chaises, les Amours d’été, le Gâteau à deux fèves, le Mariage in extremis, comédie ; l’Oiseau perdu et retrouvé, les Voyages de Rosine, les Quatre coins.
La nature du talent de Piis lui concilia la faveur de la cour : en 1784, il fut nommé secrétaire interprète du comte d’Artois, sinécure qui lui fut rendue dès la première Restauration. En 1792, il prit part avec son ami Barré à la fondation du théâtre du Vaudeville, rue de Chartres-Saint-Honoré, spécialement consacré au genre qu’il avait restauré, et y fit représenter la plupart de ses anciens ouvrages ainsi que des pièces de circonstance.
Sous la Terreur, il fut obligé de se cacher dans le midi afin d’échapper à la tourmente révolutionnaire et, de retour à Paris, après la chute de Robespierre le 9 thermidor, il accepta des fonctions municipales dans le département de Seine-et-Oise. Il était, sous le Directoire, commissaire du Ier arrondissement de Paris lorsqu’à la suite du coup d’État du 18 brumaire il devint, le 20 brumaire an VIII, l’un des cinq administrateurs du bureau central.
Appelé, le 23 ventôse an VIII, au poste de Secrétaire général de la préfecture de police fondée en 1800, il conserva cette fonction sous trois Préfets de police successifs et jusqu’au 14 août 1815. Les hautes fonctions dans la police de Piis lui permettront de protéger ce théâtre de la proscription voulue par Bonaparte et qui entraina la fermeture de nombreux théâtres. Pendant les Cent-Jours, il fut employé par le comte Réal en qualité d’archiviste.
À la Restauration il fut reproché à Piis d’avoir souvent pratiqué une politique opportuniste lui ayant permis de traverser, pratiquement sans encombres, une période particulièrement mouvementée de l’Histoire de France. Le Dictionnaire des girouettes paru en 1815 a consacré une longue notice à ses nombreux changements d’orientations politiques correspondants à son intérêt personnel.
Piis était membre de la Légion d’honneur, mais se présenta trois fois sans succès aux élections de l’Académie française. Il fut l’un des fondateurs du Portique républicain, de la société des dîners du Vaudeville et de celle du Caveau moderne, qu’il présida après la mort de Laujon. Piis se fit remarquer par la facilité et le tour aimable de son esprit ; mais il montra dès lors la négligence de forme et la prolixité qui caractérisent toutes ses œuvres. Son talent comme vaudevilliste a été décrit comme fort inégal, et aucune de ses nombreuses compositions ne s’est maintenue au répertoire ; dans ses meilleures chansons, il s’est montré prolixe et bizarre. Il fit partie, avec Barré, Radet et Desfontaines-Lavallée, dont les noms sont restés plus connus que les écrits, du quatuor de vaudevillistes.

Oeuvres

Théâtre