HERMIL (Ange Édouard, Édouard)
HERMIL (Ange Édouard, Édouard) 1833-1898
Biographie
Fils de commerçants, il étudie d’abord la médecine, mais renonce à la carrière médicale après avoir fait une syncope en assistant à une opération chirurgicale à l’Hôtel-Dieu de Marseille1. Épris d’une actrice, alors qu’il tâchait de se faire une situation dans le commerce, il la suit à Lyon, où il joue la comédie avec elle. Après ces débuts sur la scène lyonnaise, en 1858, il passe à Hambourg, où il tient l’emploi des premiers comiques, avant d’aller à Reims et à Rouen.
En 1865, il fait ses débuts à Paris aux Folies-Dramatiques, sous le nom de « Milher » ou d’« Ange Milher », dans les Deux paires de bretelles, avant d’enchainer sur des créations devenues légendaires, notamment Gérômé, de l’Œil crevé d’Hervé ; Valentin, du Petit Faust, du même ; Ricin, de Chilpéric du même ; Fulbert, d’Héloïse et Abeilard d’Anicet-Bourgeois et Francis Cornu, des Cloches de Corneville de Planquette, ainsi que Van Ostebal, du Canard à trois becs de Moineaux et Jonas ; Ala Boum, des Turcs d’Hector Crémieux et Adolphe Jaime ; Vanderprutt, de la Perle des Blanchisseuses de Chivot et Duru, etc.
Tout en continuant à jouer dans des bouffonneries musicales, il signe, dès 1867 ses premiers vaudevilles, toujours pour la scène parisienne, avec Alfred Séguin. Ensuite, il travaille, vers 1872, avec Alfred Aubert, Henry Buguet puis, pour le café-concert à partir de 1880 avec Armand Numès, les deux hommes forment alors un duo d’auteurs fort populaires, notamment pour l’Eldorado. Ils produiront de nombreuses paroles de chansons.
En 1877, il entre au théâtre du Palais-Royal, où il joue, avec sa gaieté communicative, Baraméda, des Locataires d’Henri Blondeau ; Chamberlot, dans la Gifle d’Abraham Dreyfus ; Jaglard, dans les Petites Godin d’Ordonneau ; Javanon le Bégus, dans Durand et Durand du même et Valabrègue ; Poupardin, dans le Parfum de Blum et Toché, Galifard, dans le Consolateur ; Boyard Sergius, dans les Petites Voisines ; le sergent Grinchard dans les Noces d’un réserviste.
Après dix ans de triomphes au Palais-Royal, il fait son entrée, le 18 décembre 1887, au théâtre des Variétés. De 1892 à sa mort, sous le nom de « Milher », il fait partie de la troupe du théâtre du Palais-Royal sous la direction de Paul Mussay et Léopold Boyer, et joue entre autres dans des pièces de Georges Feydeau, comme Un fil à la patte ou le Système Ribadier. Dans son dernier rôle, il incarnait alors Surcouf dans le Nouveau Jeu d’Henri Lavedan.
Comme dramatique, il a donné, sous le nom d’« Hermil », beaucoup de vaudevilles et de revues parmi lesquels : le Roman d’une modiste, les Ébénistes, On n’a pas idée de ça, le Carnaval des Petits Crevés, les Tripatouillages de l’Année, etc.
Souffrant depuis longtemps de sciatique, il succombe à une congestion cérébrale à Aix-les-Bains, où il villégiaturait depuis plusieurs années chaque été, pour ces raisons de santé.
Œuvres
Théâtre
- 1865 : Les Exploits d’un vieux garçon (Vaudeville)
- 1867 : Une Victime de l’Exposition (À-propos) ; Les Hommes en grève (Vaudeville) avec Alfred Séguin ; Paris sens d’ssus d’ssous (Revue) avec Roger de Beauvoir
- 1871 : Paris vit encore (Revue) avec Félix Savard
- 1872 : Rabat-Gaz portatif (Vaudeville) avec Henry Buguet ; Au saut du lit (Vaudeville) avec Alfred Aubert ; Très fragile (Charentonnade) ; Tout le monde sur le gril ! (Revue) avec Henry Buguet
- 1878 : Sur le pouce (Revue) avec Alfred Séguin et Henry Buguet
- 1880 : Gredin de sapeur (Vaudeville) ; Un Conciergicide (Folie-opérette) avec Armand Numès
- 1882 : Mon p’tit oncle (Opérette) avec Armand Numès ; Ma vieille branche (Opérette) avec Armand Numès ; Boum ! servez chaud ! (Opérette) avec Armand Numès ; La Fièvre phylloxérique (Opérette) avec Armand Numès et Paul Meyan ; Atchi (Bouffonnerie musicale) avec Armand Numès
- 1883 : Soupirs du cœur (Opérette) avec Armand Numès et Paul Meyan ; Les Cheveux blonds (Comédie) ; Le Nègre de la Porte Saint-Denis (Opérette) avec Armand Numès
- 1885 : Suzette, Suzanne et Suzon (Opérette) avec Armand Numès
- 1886 : Les Infirmiers ! (Fantaisie bouffe) avec Armand Numès
- 1887 : À la bonne franquette (Revue) avec Albert Numès et Georges Hurteaux ; Paris-Gâchis (Revue) avec Armand Numès
- 1888 : Les Tripatouillages de l’année (Revue) avec Armand Numès ; La Foire aux potins (Revue) avec Armand Numès
- 1889 : L’Année joyeuse (Revue) avec Armand Numès
- 1890 : Le Spleen (Opérette bouffe) avec Armand Numès
- 1891 : Le Bambou de Damoclès (Folie-vaudeville) avec Albert Barré et Armand Numès ; L’Année franco-russe (Revue) avec Armand Numès
- 1893 : Ah ! la pau... la pau... la pauvre année ! (Revue) avec Léon Gandillot