L’Avenir est dans les œufs (Eugène IONESCO)

Pièce en un acte. Suite de Jacques ou la soumission.

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Cité universitaire, en 1957.

 

Résumé

 

Le spectateur retrouve Jacques, trois ans après, en pleine lune de miel, celui-ci ne veut rien savoir de la mort. L’assouvissement de l’instinct sexuel a momentanément mis en veilleuse l’angoisse au point qu’il ne s’est même pas rendu compte du décès du grand-père. C’est lorsque son père le lui annonce, pour le convaincre qu’il se doit d’assurer la descendance, qu’il se réveille de cet état de semi-conscience, de léthargie, et qu’il se ressaisit, refusant à nouveau l’existence. Ce rappel de la mort, qu’il a tenté d’oublier dans la sexualité, le renforce dans son refus de la vie. Mais il chute à nouveau et se renie lui-même en acceptant la procréation. Sa faute, c’est de perpétuer la vie, c’est d’engendrer des « êtres pour la mort ». « Il perd son âme pour s’enfoncer dans une réalité biologique. Il est sous la domination du monde matériel », explique Ionesco dans Entre la vie et le rêve. C’est une image négative de la sexualité, répugnante même, qui est donnée à voir ici dans les deux dénouements où les personnages, dans leur comportement de cloportes, sont réduits au rang d’animaux. La chanson du vieil ivrogne qu’entonne à plusieurs reprises le grand-père clame la joie paisible de l’enfance, monde béni où la mort, le temps, la sexualité, n’existent pas.