Médée (Catulle MENDÈS)

Drame en trois actes et en vers.

Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Sarah Bernhardt, en octobre 1898.

 

Personnages

 

MÉDÉE

LA NOURRICE

CRÉUSE

IRION

CALLIDICE

DAPHNÉ

CÉLÉNO

MYRTO

BYBLIS

DAULIS

ANEXANDRA

JASON

LE GOUVERNEUR

ÉGÉE

CRÉON

UN VIEILLARD

UN GUERRIER

HÔTES

UN SERVITEUR

UN JEUNE HOMME

UN SERVITEUR

FEMMES

JEUNES FILLES 

 

Près de Corinthe.
À gauche, c’est l’entrée du palais des rois éolides. On voit, entre des colonnes, les marches du seuil.
En face, un entassement noir de marbres taillés et de marbres bruts, où se hérissent des sapins, où rampent des plantes sauvages ; sur une porte de bronze sombre sont figurés les attributs – en rouge brun, s’effaçant, – d’Hécate Triforme. C’est l’apparence d’un temple funèbre, creusé dans la montagne, bâti avec la montagne. Quand la porte s’ouvre, on voit, vaguement, un autel dont les marches descendent jusqu’à l’entrée ; et des choses sanglantes, peut-être des restes affreux de sacrifice, rougeoient entre des trépieds noirs, enlacés de reptiles ; la figure d’Hécate est devinée, telle qu’on l’imagine apparaissant dans la fumée des cérémonies magiques.
Sur la rude colline monte, derrière les plus hautes roches, un chemin qui revient sur lui -même et se perd, invisible.
Au fond, à droite, Corinthe, lointainement lumineuse dans la vallée.
À droite aussi, – vers le second plan – les chemins fleuris qui montent de Corinthe au palais des rois.
À droite encore, une manière d’autel en hémicycle ; sièges aux pieds de bêtes ; des statues se dressant au rebord ; celle d’Éros, non enfant, mais jeune guerrier aux armes d’or.

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